1989-2015: je suis une vieille jeune maman

Le mois de juin est là, et avec lui débarquent mes 26 ans. Comme tous les ans depuis 10 ans (déjà) j’ai ce petit coup de blues. Je déteste qu’on me souhaite mon anniversaire, et cette année cette journée est bien morose pour moi.

J’ai toujours tout fait rapidement, mon mariage, mes enfants, mon cv multitâches… J’ai même grillé quelques étapes. Bref là où mes copines d’écoles se lancent enfin dans la grande aventure de la maternité moi je ferme boutique. Je mets une croix sur la grossesse. Oui mais après? J’ai encore 15 ans pour redevenir maman, c’est long, 15 ans sans céder.

Je n’ai « QUE » 26 ans et je vois déjà mon fils ainé comme un grand petit bonhomme autonome qui me fait part de ses sentiments, teste de nouvelles expressions, essai de me manipuler et de jouer avec mes sentiments. Je l’habille déjà chez les grands, et sa pointure de chaussure est maintenant catégorie « enfant », fini les « juniors ».

Je me demande ce que je vais faire après, mon congé parental se finira d’ici 1 an et demi. Finalement j’aurais commencé ma vie en tant que maman au foyer, et mon avenir professionnel ne fait que s’ouvrir à moi. Reprendre mes études, se mettre à mon compte… tout me fait envie, je voudrais tout tester tout voir. Je suis jeune mais mon parcours familial me met quelques bâtons dans les jambes…

J’ai « déjà » 26 ans, un quart de siècle. Il n’est plus rare que dans une conversation je puisse dire »il y a 20 ans j’ai vu ça » , ça fiche un coup. J’ai l’impression d’avoir stoppé mon cerveau le jour de mes 16 ans. Alors en avoir eu 10 de plus en un claquement de doigts me fiche le bourdon.

J’ai quatre enfants, à chaque sortie les gens ont les yeux plus gros que leur tête quand je me présente. Ca me fait rire, j’aime bien faire plus jeune que ma situation. Mais la vérité c’est que le temps est passé si vite que les années je ne les ai pas vu défiler.

Je ne sais pas prendre mon temps, à la fois il me reste beaucoup d’années à vivre (du moins j’espère) et à la vitesse à laquelle elles défilent je ne sais plus comment m’y prendre.

Je n’ai plus l’âge d’avoir la carte jeune. J’approche les trente ans et je ne suis pas sûre d’assumer ce nouveau quart de siècle qui se profile devant moi. Je fais maintenant des choses avec mes enfants que  j’ai l’impression d’avoir fait avec les miens il y a peu.

Je vis vraiment mal ce temps qui défile. Il me fait peur. Il nous promet pleins de surprises et de nouvelles expériences mais je n’ai jamais songé avoir plus de 30 ans. Je voudrais appuyer sur pause, là tout de suite. Parce qu’on est jeunes, en forme, amoureux et tous sous le même toit. Que nos enfants sont encore tout à nous, que je suis leur amoureuse numéro 1, qu’on est encore dans l’âge où les parents sont des héros.

Ils nous échapperont bientôt, on ne pourra plus les protéger, leur empêcher de gros chagrins d’amour et des histoires d’amitiés douloureuses. En même temps je leur souhaite tout ça parce qu’il y a du bon, et en même temps grandir est tellement douloureux.

Ca fait 5 ans que j’ai la tronche de la grande soeur à leur côté, ça me fait bizarre de me transformer en maman. D’ailleurs ils nous ont ramené des cadeaux de l’école pour la première fois et ça m’a vraiment mis dans une case. La case MAMAN, PARENT D’ELEVES, un peu vieille, un peu bobonne.

C’est pleine de sentiments contradictoires que j’entame cette nouvelle année, un peu plus femme, un peu plus maman, un peu moins jeune d’un an.

Et surtout c’est surtout la fin de la maternité pour moi. Je suis une jeune vieille maman. C’est la ménopause psychologique ?

Bref je me coupe les trompes virtuellement, et j’ai besoin d’une tonne de soutien pour ne pas craquer. J’ai mes trois mousquetaires, une princesse Cerise et toute la vie devant nous pour croquer pleins d’aventures!

Il faut ouvrir un nouveau chapitre.

Bref, je n’aime pas le 3 juin ….

Vos commentaires

messages