28 ans 4 enfants

J’aime bien faire ce bilan chaque année. En fait ce titre c’est exactement le pourquoi de ce blog. 8 ans plus tard je suis toujours dans la case jeune maman. Les chauffeurs de taxi s’étouffent toujours en apprenant ma situation familiale. 8 ans après je suis toujours cette gamine avec 4 enfants. Mais aujourd’hui ils sont grands et j’ai fait mes preuves. Aujourd’hui j’ai 28 ans, j’ai 4 enfants, je suis mariée depuis 10 ans et je suis à l’aise dans mes baskets.

Je suis souvent la plus jeune dans les groupes de discussions, et j’accueille avec plaisir les mamans un peu plus jeunes. Elles me rappellent tellement celle que j’étais il y a 8 ans. Des convictions grandes comme le monde, des règles d’éducation à n’en plus finir et des objectifs à atteindre pour être validée « par les plus âgées ».

Aujourd’hui je suis toujours très jeune, mais j’ai l’impression d’avoir 10 ans de plus quand j’ai mes enfants à côté de moi. Je suis à l’aise, j’ai validé les étapes une à une et je ne me sens plus obligée de faire mes preuves. Je suis à ma place.

Je n’ai plus de réflexions, plus de « tu devrais faire ceci ou cela », maintenant on me demande plutôt comment moi je ferais dans telle ou telle situation. Je ne me sens pourtant ni une jeune maman ni une experte. Depuis 8 ans je suis en plein apprentissage : sur moi-même, sur mon couple, sur mes enfants… sur tout !

J’ai toujours eu envie de bosser, je crois que c’est dans les gênes… besoin de se défoncer à l’ouvrage pour mériter ce que l’on a. Pendant 6 ans j’ai mis mes ambitions personnelles de côté pour être la maman poule que je voulais être. Je souhaitais le faire à 200%, j’ai tout donné, parfois trop mais sans regret.

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Aujourd’hui je peux me retourner sans culpabiliser en ayant fait au mieux, pas parfaitement mais entièrement. J’ai fait des erreurs, je me suis corrigée, j’ai construit, cassé, reconstruit et ce sera le cas pendant encore longtemps. Je n’ai pas toujours été la mère que je voulais être, avec 4 enfants en bas âge je me suis souvent laissée déborder. Il y a certaines choses dans lesquelles je me suis découverte des facilités et d’autres points où j’ai été une vraie quiche !

Mais ils sont là, tous les matins heureux de me voir même quand je n’ai pas une mine très fraiche. Même quand j’ai été insupportable la veille. Même quand je suis partie 3 jours en déplacement.

Ils m’aiment comme je suis, peu importe les erreurs, les défauts et les faiblesses.

Ils m’apprennent à m’aimer. Grace à eux, peu importe qui rentre ou sort de ma vie : ils sont toujours là, ma priorité. Ils remettent les choses en perspective et ils m’ont donné une force énorme que je ne pensais pas avoir. Ils aiment sans conditions, sainement, sans contrepartie, ils donnent parfois plus qu’ils reçoivent. Ils sont parfaits.

J’ai appris à faire un « reset » chaque matin pour ne pas vivre dans la colère, la tristesse ou les regrets. Pour ne pas me bouffer l’esprit avec les obstacles. Les souvenirs restent là où ils sont. Je donne beaucoup, tous les jours. J’ai beaucoup appris des accords Toltèques que j’ai lu et relu. J’ai bien intégré que la perception que les autres ont n’est pas de mon ressort, que je dois toujours faire de mon mieux, que la perfection est impossible et que du moment que le bilan de la journée est « je n’ai pas tout fait à la perfection, mais j’ai tout donné » je me couche avec bonne conscience.

Je ne m’autorise plus la torture psychologique et le fait de ruminer. C’est du temps et de l’énergie perdue que je pourrais donner à ma famille ou mon travail. Je suis beaucoup moins sensibles aux facteurs extérieurs pour l’être davantage dans ma bulle. En fait le monde entier pourrait me détester, si nos gosses gardent leurs étoiles dans les yeux quand ils nous voient… ça me va !

A la question : avoir des enfants jeunes, bonne ou mauvaise idée ?

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Dans mon cas je dis bonne. Ils m’ont tellement formée, poussée à bout, appris sur l’être humain… je n’aurais pas la force d’oser être et faire sans eux. Quand j’ai un doute j’ai juste à me rappeler qu’ils sont là, à la maison, et tant que j’ai mes 5 personnes préférées présentes : rien d’autre ne compte. Je peux oser, trébucher et retomber en douceur dans leurs bras. J’ai appris la résilience et à appréhender le bout du tunnel, parce qu’avec une famille sur les épaules : on a juste pas d’autre choix qu’avancer et réussir.

Je suis leur force, ils sont la miennes.

Alors parfois on se déteste, parfois on se maudit (souvent même). Tout peut vous paraître si simple et léger à me lire comme ça. Mais j’en ai tellement bavé (de tout) qu’aujourd’hui je survole et rien est important. J’ai la volonté de bien faire et de réussir pour des milliers de raisons. Mais tant qu’ils sont là… plus rien ne doit m’atteindre.

Alors parfois je suis une mauvaise mère, et le lendemain je suis la plus merveilleuse. Parfois je regrette de ne pas être assez présente et à l’écoute et je m’en excuse.

Et vous savez quoi ? Ils pardonnent, TOUT !

Ils sont mon meilleur exemple.

Alors oui  j’ai 28 ans, 4 enfants. C’est la meilleure formation de ma vie, après ça tout est beaucoup plus facile. Mais entre temps on chie un peu quand même !

A 28 ans je veux leur offrir une maman forte, aimante, qui danse le matin pour se donner la pêche, qui pleure quand la vie la bouscule un peu trop et qui aime infiniment. Je veux leur offrir une vie colorée même si parfois on bouscule un peu les règles. Elles sont faîtes pour être un peu malmenées après tout ! Je veux qu’ils assument leurs différences et qu’ils s’en servent pour avancer.

Et puis si ils pouvaient continuer à nous aimer (et à s’aimer) comme ça pendant encore quelques dizaines d’années ça m’arrangerait bien !

C’était le bilan de mes 28 ans. Je retourne les bouffer d’amour avant une semaine folle. Savourez ce que vous avez de plus précieux, et faîte-le à votre façon ! Il n’y a pas qu’une façon d’être mère.

Zozo

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