« Tu ne parles jamais vraiment de toi »
On me voit, parfois on m’entend rire fort, très fort, et puis je disparais. Je me cache pour réapparaître vraiment, et puis repartir dans ma bulle. Juste pour montrer de la bonne humeur, le reste n’est pas nécessaire.
C’est vrai que je parle de moins en moins de moi, peut être parce que j’ai rencontré une femme formidable qui m’a appris qui j’étais, qui a mis le doigt sur mes faiblesses pour me les présenter, me les faire accepter. Le moche ne m’intéresse pas, il est fait pour être digéré et gommé pour mieux recommencer. Et ne parler que de soi est lassant.
La vraie moi est une fille hyper complexée (mais elle se soigne), pudique, qui doute et hésite de tout et pour tout. C’est une fille qui a peur du temps qui passe et de toutes les minutes non dévorées. Un corps rongé par l’angoisse, mais pas un simple stress, un vrai truc qui te dévore et qui t’envoie dans le fossé si tu ne luttes pas contre toute la journée. La vraie moi n’a aucune motivation pour se confronter aux autres puisqu’elle se bat quotidiennement « dedans ». La journée peut divinement bien commencer et finalement finir avec le sentiment d’une vague qui me perd, douloureusement (sinon ce ne serait pas drôle).
La majorité de moi aime la légèreté, mais ce petit pois noir au fond de l’estomac essai de détruire les petits progrès. Parfois il réussit. D’ailleurs la moi qui n’en pouvait plus de cette obscurité qui n’en finissait pas, a décidé de cogner ce petit pois à coups de pilules magiques. Mais la moi qui veut se battre à décidé de sevrer tout ça au bout de 2 ans de « facilité », bonjour le carnage!
Alors comme placebo, la moi qui cogne, a reconstruit ce mur énorme qui l’a protégé pendant son adolescence quand elle a compris que les années d’enfer étaient bien de l’acharnement psychologique d’une personne bien perdue dans sa propre vie et non de son propre fait. 10 ans de claques-dans-ta-gueule ça forge une muraille, et les fossés qui vont avec. C’est sur il y a pire , il y a toujours pire ailleurs, mais mon pire à moi c’était ça. Les repères qui s’écroulent, la définition approximative de la confiance familiale, l’injustice jamais réparée, mais j’ai pardonné: j’ai gagné!
J’ai gagné ma fierté mais j’ai perdu beaucoup de choses physique sur le chemin. Alors plus jamais ça, plus jamais de négatif subit et accepté, jamais! Tolérance zéro sur les chipotages extérieurs.
La moi qui n’aurait pas vécu ça serait toujours pleine de vie, sautillant sur place. Heureusement elle apparaît souvent!
Là vous me prenez pour une schyzo… pas grave!
Allez on reparle de choses plus douces! Moi toute entière c’est la nana d’un seul monsieur, elle n’en a jamais connu d’autres de toute façon. D’ailleurs elle se demande parfois si c’est pas irréaliste cette situation. Mais à la vue des 4 gnomes qui sautillent …. un seul fut bien suffisant!
Cette nana là elle danse comme un sac de patates surgelées, c’est une catastrophe (je parle même pas de sa façon de chanter) mais elle en a besoin, alors 3 ou 4 fois par jour elle met la musique à presque-fond, attrape un bébé et danse improvise des mouvements approximatifs qui la défoulent et la font rire.
C’est une fille qui aime manger mais qui oublie souvent de se nourrir, un peu comme pour punir ce corps qui lui fait souvent défaut. Mais le verre de vin blanc … celui là elle l’oublie rarement !
Cette fille a pleins de copines, enfin plein c’est relatif, bien suffisamment. Elle ne se sent pas obligée de les contacter souvent, une fois qu’elles sont rangées dans son coeur elles n’y bougent plus. Même avec les années, si les souvenirs disparaissent bien vite (protection automatique qu’elle appelle ça) l’affection lui ne bouge pas. Elle considère que les vrais amis sont là mais qu’elle en aura l’ultime confirmation à la fin de sa vie.
Suis moi je te fuis, fuis moi je te suis (un peu) est un credo totalement vrai dans son cas.
Dans les moments de joie son esprit lui laisse des petits bouffées d’orgueil, bien vite gobées par son constant manque de confiance en elle.
Cette fille, sa vie, elle la voit bien comme elle est, même avec ses grosses faiblesses son quotidien est quand même chouette. L’avenir sera plein de petits enfants, de beaucoup de voyages, de petites pauses entre copines…
Alors qu’elle n’est pas susceptible en règle générale (ou combat pour ne pas y céder), elle n’accepte aucune remarque sur son cocon familial, une troisième guerre mondiale pourrait éclater rien que pour avoir eu l’audace de mettre son nez dans son intimité. La porte est verrouillée !
Cette fille c’est une rousse de contrefaçon, une fausse méchante, une douce folle, une folle heureuse (malgré tout).
Voilà tout ça c’est moi. Tout ce qui se cache derrière un blog, les photos et les sourires.
Ce que j’ai appris depuis quelques mois c’est que si je n’aime pas être jugée et accusée maladroitement, je préfère éviter de le faire subir à d’autres. Le négatif qu’on remarque chez les autres est majoritairement une incompréhension qu’on a face à la situation. Alors quand on ne comprend pas: on se tait et on trace, ou alors on donne la main.
Passer son temps à distribuer des claques c’est s’en affliger tout autant. Alors j’évite de regarder ce que je ne peux pas/veux pas comprendre.
Ca c’est moi, ça, mes erreurs et mes boobs lactés.
Encore un billet que je vais poster les yeux fermés. C’est fou de ce que c’est plus facile de parler de soi à la troisième personne ! Ce billet n’a aucun but, il trottinait dans ma tête depuis quelques temps.
6 comments
t’es belle ma zozo
<3
tu m’as émue, touchée…. je ne te voyais pas comme ça…. je te voyais aventurière, cascadeuse, pleine d’entrain, et protégeant son cocon familial…
et je découvre cette femme angoissée, qui a eu une béquille médicamenteuse (moi je l’ai encore), qui est fragile derrière ce sourire charmeur….
à mes yeux tu deviens encore plus douce…. et je suis ravie de te connaître 🙂
plein de grosses bises bretonnes <3
et oui j’ai aussi mes faiblesses 🙂 prend soin de toi
Elle me donne envie de boire un verre de vin blanc avec elle cette fille là
même une bouteille entière avec toi !!!