L’année dernière nous étions choqués par les évènements dramatiques qui ont touchés « Charlie ».
Aujourd’hui l’effroi prend encore un grade en chacun de nous. Parce que nous aurions tous pu être touchés par ces attentats. Dans un restaurant, un match de foot, un événement culturel … des lieux fréquentés par tous, à tout âge, un vendredi soir …
A la maison nous n’avons pas la télévision, un choix pour garder une bulle de douceur, sans mauvaises nouvelles tournant H24 dans le salon. Mais impossible de garder ses distances avec un fait qui nous touche tous, de près ou de loin. Alors pour rester « connecter » à la réalité j’ai passé ma soirée sur twitter, en attendant des nouvelles de mes copines qui s’inquiétaient pour leurs enfants présents au stade, ou celles qui avaient des collègues au Bataclan … et ceux qui redoutaient leur trajet retour jusqu’à leur domicile.
L’humanité s’est couché sur un oreiller d’horreur cette nuit là.
Je ne m’étalerai pas sur le sujet, j’ai la boule au ventre, la nausée qui ne veut pas s’en aller, les yeux qui me brûlent à chaque fois que j’y pense. Et les espoirs s’amenuisent à chaque identification des corps. Et je ne cesse de penser à ce qu’ont ressenti les victimes en découvrant leurs proches sur les photos officielles.
Nous avons la chance de ne pas être touchés, pas de trop près …
Cette fois ci ….
48h après le massacre je me demande comment protéger mes enfants, tout en leur inculquant des valeurs de paix et en gardant leur innocence.
L’année dernière, lors des attentats de Charlie Hebdo, je me suis dit que je ne leur en parlerai pas. Qu’ils étaient trop jeunes, les attaques ciblées et trop compliquées à assimiler pour eux.
Aujourd’hui j’ai lâché le morceau, ils sont menacés, et je ne veux plus que la violence soit banalisée dans leur esprit. Je veux qu’ils sachent que ce qu’ils prennent pour un jeu fait du mal un peu partout sur la planète, et tout près de chez eux maintenant. Alors les mots sont tombés, je leur ai expliqué qu’à Paris de vilaines personnes ont fait beaucoup de mal avec la violence. Mes mots étaient sûrement brouillons, mais il me fallait poser les termes « violence, mort, souffrance ». Je leur ai dit que je comptais sur eux pour ne jamais devenir comme ces personnes qui utilisent la violence.
Sur le coup mon 6 ans m’a demandé si lundi il pourrait aller à l’école, si sa maîtresse était morte… J’ai compris qu’il pouvait enfin comprendre, à son niveau, les conséquences. Une fois rassuré il a voulu s’assurer que « les méchants soient rentrés chez eux ». Depuis il n’a pas rejoué à la bagarre, il ne m’a pas non plus reparlé de cette histoire.
Je voulais aussi m’assurer qu’ils comprennent pourquoi je ne pourrais plus les emmener en classe cette année, que leur école les aime très fort et que les professeurs ne laisseraient plus personne rentrer dans l’école pour les garder en sécurité. Seulement entourés de personnes qui les aiment.
Je ne sais pas si mes mots étaient justes. Mais ils sauront pourquoi leur routine matinale va changer, et peut être que le corps enseignant leur parlera, du moins je pense que cela va devenir nécessaire. Mais je ne veux pas que les mots « religion, racisme, culture » se mêlent à tout ça. Je veux qu’ils gardent un oeil pur sur leurs copains de tous horizons.
A cet âge les amalgames vont très vite, tout est blanc ou noir pour un enfant.
Aujourd’hui les médias ont été réactifs et ont relayé les avis des professionnels de la petite enfance. Je partage avec vous ce que j’ai pu récolter de mon côté.
En vidéos :
Des conseils chez Pomme d’Api pour les 3/7 ans
Un livret pour les 7/10 ans à télécharger chez Astrapi : Cliquer pour télécharger
Chez Marie France :
Des livres conseillés par Nathalie Le Breton ( des Maternelles )
J’espère que ces pistes pourront vous aider, que demain matin nos vies reprendront sans terreur, pour le bien de nos enfants, sans oublier cette belle solidarité et les élans d’amitié dont nous sommes capables.
-Prenez soin de vous-
2 comments
Merci pour toutes ces pistes… oui, c’est dur d’en parler aux enfants. Ma fille a fait le choix de ne pas en parler à ses jumeaux de bientôt 6 ans. Je ne sais pas si ce choix est le bon, aujourd’hui d’autres enfants ou la maîtresse vont en parler à l’école…
en effet c’est très délicat… ici on en a parlé, j’ai essayé de retenir ma peur pour ne pas leur contaminer, et ma petite a voulu faire une prière avant de se coucher pour les gens qui sont morts…
bisous