Petits on les protège dans notre ventre durant 9 mois.
On réfléchit pendant des semaines à un prénom « adéquate ».
Puis on les couve parce qu’ils sont fragiles.
On évite de les sortir dans le froid.
On investit dans des nids d’ange, chancelières, pyjamas pilou…
Leur chambre est remplie de coussins moelleux et de nounours molletonnés
On demande aux gens de se laver les mains avant de les toucher.
Les produits de soin et la nourriture sont soigneusement sélectionnées.
Pas trop de lumière, pas trop de bruit …
Beaucoup de câlins et des activités pour les éveiller.
Avec un peu de chance on peut prendre quelques années pour s’y consacrer.
Et puis un jour ils nous lâchent la main, brusquement.
Notre avis ne compte plus vraiment, et notre autorité parentale se fait la malle.
On nous demande de les confier aveuglément à des inconnus.
Un jour ils grandissent, un peu à contre-coeur … et on se rend compte qu’on ne peut plus vraiment les protéger.
Les moqueries, les coups de poing, l’isolement …
Des petites blessures dont nous ne sommes pas témoins.
Elles ne font pas toujours de traces, et même si c’était le cas … la plupart du temps nous sommes bien impuissants.
Le matin quand les grilles se ferment .. il n’y a qu’à espérer que tout se passe bien.
Plus de maman ou de papa pour protéger les sentiments: ils sont seuls face à leurs différences, à la pression du groupe.
Alors quand ils nous lâchent quelques indices inconfortables, notre coeur se brise.
On ne peut rien y faire.
On ne peut pas leur demander de devenir comme les autres, ça c’est non.
On ne peut pas forcer les mentalités, on ne peut pas apprendre aux autres enfants à aimer les différences.
Il ne reste qu’une surveillance à mener, espérer … et puis réconforter dans une maisonnée qui les aime tendrement.
Apprenez à vos enfants à aimer les autres.
Parce qu’un jour il se pourrait qu’ils aient aussi besoin de soutien.
Et rien ne changera si la moindre différence devient un frein dans tous les domaines.
Il n’y a pas de notice, rien pour nous dire comment faire pour les protéger quand ils nous lâchent la main le matin.
Et c’est encore plus cruel quand on sait qu’ils ne rentrent pas dans les cases.
On voit déjà les claques et les humiliations arriver de loin.
Jusqu’ici notre petit extraordinaire était un enfant apprécié et discret. Maintenant il devient l’étrange garçon de la classe, le rêveur maladroit. Et pour ça je n’ai pas de remèdes…
Il se résout à être le petit garçon que l’on n’aime pas.
12 comments
Votre témoignage est criant de vérité. Quand l’enfant grandit il fait face a la cruauté et à l’intolérance. Je ne sais pas quel est le niveau scolaire de votre fils, mais mon mari travaille en classe ULIS et les enfants de cette classe ont tous une particularité bien à eux et sont tous bienveillant les uns avec les autres. Ils font de l’inclusion dans les classes dite « normales » comme ça ils ne perdent pas le contact. Bref, je comprends que ça ne doit pas etre facile pour votre âme de maman.
Mon neveu est né malvoyant et sa maman se heurte tous les jours à l’intolérance et des portes fermées. Bon courage, ne perdez pas votre bonheur.
Ton article me touche beaucoup pas pour mon ressenti de maman (il est encore tout petit à 18 mois et j’ai la chance d’être en congé parental) mais en tant qu’ancien enfant.
J’avais d’excellents résultats et aucun soucis à l’école mais j’étais malgré tout mal à l’aise dans cet univers. J’ai été élevée dans une philosophie de partage et d’émerveillement quotidien qui s’est heurtée à la dure réalité de l’école.
Alors en tant qu’adule qui enfant a été choyée à la maison et qui est rentrée trop souvent en larmes de l’école, je te le dis : même si tu n’es pas là physiquement pour eux, la force que tu leur donnes en leur offrant cette protection, ce havre de douceur chez eux, est le plus important. Ma famille est toujours une grande force dans ma vie, savoir que des gens te connaissent et t’apprécient comme tu es et sont là pour toi est une chose merveilleuse. C’est quelque chose que je cultive dans mon couple et avec mon bébé 🙂
Gros courage à ton fils (je suis prof et j’ai été trop impuissante à mon goût en voyant la gène et la mise à l’écart de la part des élèves ET des collègues) mais je ne me fais pas trop de soucis vu la belle famille que vous formez 🙂
Malheureusement de nos jours meme le fait de vouloir bien travailler a l’école devient tres dur ma fille de 16 ans est devenue le souffre douleur de la moitié de la classe parce que eux n’avaient rien envie de faire heureusement elle a fini par nous en parler mais trop tard le mal etait fait
Bonsoir
Pourquoi tu ne mets pas ton fils dans une classe ulis, mon fil de 8 ans est allez au cp en classe normale il avait de gros soucie donc nous avons demandé son redoublement il a refais un cp avec un nouveau metre comme il avais encore des difficultés nous l’avons misenclasse ulis et la en vacance c’est le paradis il compte il lit et la ulis c’est géniale pour les enfants sa le valorisez et l’enfant avance à son rythme……
mon fil soufre de TDAH et est hyperactif donc le c’est les vacances et pas facile à géré
Nouveau maitre
Désolez pour mes faute c’est la fatigue …
coucou!!très touchant et malheureusement c’est la réalité…notre rôle est de veillés sur eux et leurs apprendre a être heureux,mais difficile d’y accéder quand les autres nous aident pas! j’espère qu’avec le temps cela s’arrangera!
Ton billet est si touchant ! Pleins de bisous à ton petit extraordinaire <3
On arrive à cette période nous aussi. Ma Schtroumpfette bénéficiait jusqu’à présent d’un « capital sympathie » et elle était tellement naive qu’elle ne voyait de toute façon pas le mal s’il y en avait.
Mais à 8 ans 1/2, elle commence à se rendre compte des moqueries sur son handicap. Et le regard des enfants autour d’elle change aussi, ils deviennent moqueurs, « méchants » et ça la blesse.
Je suis assez démunie, même si j’attends son retour de chez son père pour en rediscuter avec elle et interpeller son enseignant.
Parce que même si ce sont des gamins, même si c’est à l’école, il est hors de question que je reste ainsi, les bras ballants. Et si pour ça je dois secouer l’école, je le ferais ! ^^
Tellement vrai !!! Vous avez mis des mots sur mon ressenti. Ici, notre petit bonhomme aîné va rentrer à l’école en septembre et ce sont toutes ces réflexions surgissent… Et en même temps, on sait bien qu’on ne peut pas (et qu’on ne veut pas non plus) les garder indéfiniment « sous cloche ». Sans être atteinte de handicap, j’ai moi-même été souvent en marge du groupe à l’école, au collège, au lycée. J’en ai souffert, sans pourtant jamais envisager d’accepter de me couler dans un moule. Bien entendu, je redoute un peu que mes enfants rencontrent ce genre de situation.
Merci pour votre billet !!!!!
Merci pour ce billet, dire qu’il soulage serai mal venu pourtant…
Mais quel écho à mon coeur de maman
[…] adultes de ma génération ont eu le luxe d’avoir la paix le soir, en rentrant de l’école. Le téléphone portable n’était pas encore démocratisé. L’acharnement des petits […]