Et quand Maman s’absente …

Les enfants grandissent, l’allaitement est terminé, et naturellement je ressens le besoin de prendre l’air de temps en temps pour me ressourcer et me retrouver en tant que femme, d’être parfois: une maman qui s’absente. 7 ans de maternage non-stop … il y a de quoi en perdre son identité. D’ailleurs c’est quelque chose qui est souvent revenu dans les discussions que j’ai pu avoir avec d’autres mères dans ma situation ces derniers temps: « l’impression d’avoir tout donné, de ne plus exister, d’être vidée. »

Ce n’est pas négatif en soi, je voulais vivre ma maternité à 100%, je voulais tout donner, ne rien rater de leur évolution, et j’ai réussi. J’ai juste oublié, ignoré, les conséquences qu’un tel rythme (coucou j’ai eu 4 enfants en 5 ans) imposerait à mon corps et mon esprit. Je n’ai en effet pas pris de poids, j’en ai même perdu … Mais mon corps ne tient plus la route, je suis épuisée pour un rien, je suis clairement en carence de fer et sûrement d’un tas d’autres choses notées sur les prises de sang (illisibles pour un simple mortel) … à 27 ans j’ai le rythme de vie de ma grand-mère (ou presque).

Alors je ne culpabilise plus en franchissant le seuil de la maison pour une durée de quelques jours (rarement plus de 3 jours, mon coeur de Maman n’y survit pas). J’ai appris à m’éloigner un peu pour me découvrir en tant qu’adulte. Et puis finalement le manque me fait apprécier mes retours, leur présence, notre vie. Je ne me considère pas comme une Maman souvent absente de la maison.

C’était encore le cas cette semaine, je suis partie trois jours … je suis rentrée lessivée mais heureuse de retrouver ma tribu.

Et puis hier mon Noam (5 ans), le plus solide d’entre tous, mon petit guerrier, était anormalement énervé. J’ai donc pensé à des problèmes à l’école. Et finalement j’en suis arrivée à lui demander si mon absence avait un rapport avec son mal être. En lui posant la question il s’est effondré en larmes … #coeurdemamancassé

Il en était rendu à s’inquiéter de voir son père partir faire une course au coin de la rue.

Alors voilà … le blog m’amène à faire des petits déplacements bien sympathiques, souvent seule. Je les savourais avec bonheur … mais à quel prix finalement … J’ai toujours eu à coeur de leur faire sentir que Maman était présente et disponible au moindre problème, et me voilà entrain de tout détruire (égoïstement?).

Mes copines me rassurent en me disant que les enfants s’adaptent, que beaucoup de parents partent en déplacement pour leur travail.

Oui mais … je n’ai pas envie qu’ils s’adaptent contre leur gré. Je veux toujours être une maman présente. Alors ralentir les petites escapades? Les arrêter? Continuer en espérant qu’ils s’habituent? Attendre encore quelques années qu’ils puissent gérer la séparation plus facilement?

Le voir exploser en larmes m’a vraiment chamboulé … et je ne sais pas si mes petits instants de solitude  valent la peine que je m’absente régulièrement. C’était le point larmichette du jour, et j’ai bien besoin de vos avis sur le sujet. Finalement après quatre enfants, on reste toujours une débutante dans un domaine ou un autre.

♥ A très vite, Zozo ♥

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