Et le couple dans tout ça …

Et voilà comme d’habitude je me prépare à trouver le sommeil, je rentre dans une douche brûlante pour clôturer ma journée … et c’est à ce moment que les mots viennent. Ils viennent se poser dans ma petite tête à une heure non conventionnelle, au moment où le corps et l’esprit se relâchent. « Et puis zut, finalement je vais en parler, après tout mon blog est fait pour ça.« 

Il y a des sujets plus intimes que d’autres, que je n’ose aborder, et puis ils me trottent dans la tête jusqu’à ce que je cède et que je les pose par ici. Si je ne le fais pas ils me menacent du syndrome de la page blanche pour le reste de ma vie (ou presque). Alors pardon pour les fautes à cette heure tardive, ceci est un brouillon de la vie.

Sur les réseaux sociaux il y a les jolis sourires, les familles parfaites qui rigolent devant l’objectif. Il y a les gamins qui courent dans les bras de papa. Et puis après on ferme l’ordinateur.

Il y a les impressions qui sont laissées, les images de familles idéales qui ont tout réussi, les beaux enfants, la belle déco et les petits déjeuners agrémentés de fleurs. Il y a les réussites, mais tout derrière, il y a de beaux échecs cachés. Assez bien dissimulés pour que le lecteur verrouille son téléphone avec une impression d’être laissé pour compte.

Et non l’ami(e). C’est qu’une impression! Les factures qui s’entassent, les gosses qui crient, les cernes qui se creusent et un couple qui flanche. C’est partout pareil … il n’y a que la façon de le raconter qui change, l’angle, le coup d’oeil.

Après quatre enfants on se demande régulièrement qui prendra la porte le premier. 

On est de ceux qui on tout donné pour leurs enfants et qui ont oublié de continuer à vivre en couple. Ouille c’est intime. Ouais mais c’est la vraie vie. Celle où l’on appelle les copines en pleurant parce que le monde s’écroule, que le mur est tellement épais qu’on arrive plus à le franchir. Celle où les kilos s’envolent avec les heures de sommeil. Celle où l’on regarde l’autre avec l’étrange impression de le connaître mais plus assez pour continuer.

Je ne vais pas vous cacher que ces dernières semaines j’ai beaucoup cogité.

Je me suis demandé si tout casser pour mieux reconstruire n’était pas un choix moins douloureux. Si toutes ces années, où l’on construisait la vie qu’on voulait, ne nous avaient pas éloigné finalement.

Parfois il faut quelques mots durs, quelques chocs pour comprendre qu’il n’est pas question de quitter le navire. Que la fatigue y est pour beaucoup, et qu’en regardant bien il y a toujours la personne que l’on a choisi de l’autre côté de la vitre. Elle est juste un peu trop sale, un coup de chiffon pour décrasser tout ça … et on y voit plus clair.

Je ne connais pas la formule magique. J’admire les couples qui s’aiment toujours comme au premier jour. Ceux qui sont toujours dans les petites attentions du quotidien. Je suppose que c’est une histoire de caractère, et que chez nous l’affection se démontre sous un autre angle.

Je mentirai si je vous disais que les enfants sont le ciment du couple. C’est faux.

A chaque naissance j’ai eu l’horrible impression que quelqu’un essayait de casser les fondations de la maison. Que la fatigue de la première année pouvait être fatale. Et puis on s’adapte, on relativise et on se dit que les mois vont vite passer et que très vite on se retrouvera. Et puis deux, trois et quatre bébés plus tard … ça fait beaucoup de mois d’absence !

On n’est pas de ces couples qui embauchent une nounou pour partir au restaurant. J’ai l’impression d’être vide sans la tribu au complet. On a tout donné à six, on n’arrive plus à prendre pour deux. Mais là on a bien compris qu’il était temps.

L’histoire débute tout juste. La famille est au complet, on arrive au chapitre que l’on se racontait quand on avait 18 ans. On ignorait juste que c’était si dur d’en arriver là.

Alors non les jolis couples en photos ne sont pas invincibles. Ils y croient dur comme fer et puis certains jours ils regardent la porte de sortie.

A voir si on la franchit ou pas.

Moi je reste au chaud.

J’embrasse la maman qui doute là derrière, celle qui pleure en se demandant comment s’en sortir pour sauver son couple. Tu n’es pas toute seule! Le tunnel est parfois très long et très sombre, mais comme dirait ma moitié « si on a commencé c’est qu’il y avait une bonne raison »… il faut juste la retrouver ♥

Sur ce, après quelques larmes versées et le sac enfin vidé: je coure chercher Morphée.

Je t’aime Loulou ♥

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