Il y a encore 18 mois, avant d’apprendre qu’une petite cerise rejoindrait notre tribu, je défendais fièrement mon statut de maman au foyer commençant l’ école à la maison.
J’étais bien dans ce rôle, je m’occupais de mes 3 garçons, je leur faisait faire des activités pendant que l’ainé travaillait en deux temps dans la journée.
Je me sentais libre de vivre ma vie de famille comme je l’entendais.
Depuis leur scolarisation c’est fini. Ma vie de famille a changé, l’ambiance aussi …
Depuis qu’ils vont à l’ école mes garçons ont radicalement changé. L’obéissance est un vilain mot recalé aux oubliettes. Hurler ne fait pas plus avancer les choses, parfois trop souvent je m’y laisse aller en pensant qu’au pire cela me défoulera, mais c’est faux. Tout ce que je ressens c’est un échec puisqu’ils n’écoutent pas et que je n’ai pas su me retenir.
Je n’ai clairement plus le contrôle à la maison. Et cela n’était pas le cas quand nous étions tous ensemble, 7j/7 . Je ne me séparais jamais de mes enfants, aujourd’hui j’attends avec impatience les coups de fils de Mamie me demandant si elle peut prendre les garçons pendant le week end.
C’est nul.
J’ai perdu ce goût de me lever à l’aurore, enroulée dans ma couverture, mon bébé contre moi à me dire que la journée est à nous, que rien ne presse.
C’est fini !
Aujourd’hui je me lève en catastrophe le matin, ne sachant que faire en priorité : la tétée du bébé ou la couche du moyen. habiller les grands ou calmer le chagrin du BABI. Etre à l’heure … tout le temps, pour ne pas froisser la maîtresse, éviter les sales coups de la dame qui ferme les grilles de l’ école à la sonnerie, pour ne pas rater la sortie de l’ école sinon il y aura des soucis de garderie ….
Plus rien ne raisonne avec notre ancienne liberté. Et quand nous sommes enfin ensemble, tous les six, nous nous battons pour faire régner un semblant de paix.
Depuis que je les emmène à l’ école je me confronte à l’avis des autres parents d’élèves, aux obligations scolaires … Tout ce que je détestais quand j’étais moi même à l’ école. Etre cachée chez moi, avec mes petits et faire à notre rythme, ça c’était la vie que j’avais choisi. Aujourd’hui les voisins observent si le réveil n’a pas sonné, si les enfants sont malades, si un des petits n’est pas avec moi … J’ai une sainte horreur de rendre des comptes, je n’ai jamais supporté d’avoir quelqu’un sur le dos entrain de m’observer, et je me sens clairement atteinte dans mon intimité par toutes ces personnes qui nous entourent de près ou de loin.
Je n’arrive pas à savoir ce qui est le mieux pour eux, une pseudo « socialisation » avec une structure à la queuleuleu , ou bien être avec leur famille, apprendre à leur rythme. Je ne suis même plus certaine d’être capable de gérer seule mes enfants et de leur refaire de l’ instruction en famille.
Le système scolaire a cassé quelque chose chez nous, c’est tout ce que je craignais…
5 comments
Triste constat mais je vois tout à fait ce que tu veux dire.
Quand ma fille est entré à l’école, cela correspondait à une période difficile pour moi au niveau santé. On va donc dire que cela m’arrangeait bien qu’elle soit là-bas pour que je puisse lutter contre mon cancer de mon côté (après une opération et des soins, je suis aujourd’hui guérie). Mais d’un autre côté, je suis triste car l’école lui a appris tout un tas de choses dont je voulais la préserver : la violence, le formatage des genres (c’est là-bas que ma fille a découvert avec stupéfaction qu’il y avait des jeux « de garçon » et des jeux « de filles ». Perso, je ne savais pas que les jeux avaient un sexe.), les réflexions absurdes des adultes (je ne dis pas que je ne le suis jamais mais au moins je connais mes enfants et je sais si une remarque « pour rire » risque de les effrayer ou non), le stress, le bruit permanent… Bref, des minis traumatismes que j’aurais pu lui éviter pour permettre de grandir et s’épanouir en toute sérénité. Et pour, pourquoi pas, intégrer l’école quand elle aurait été plus grande, plus sûre d’elle. Les personnalités en construction de nos petits sont si précieuses!
Pour moi, le problème vient en grande partie des classes surchargées. Avec 29 élèves entre 2 et 4 ans en Petite Section, je trouve que les enseignants sont bien courageux et on ne peut pas leur demander d’être aussi prévenants et bienveillants qu’on aimerait qu’ils soient avec nos petits quand eux-mêmes ont l’impression de mener un troupeau.
L’instruction en famille, c’est le rêve. Et la socialisation, elle se fait très bien en dehors de l’école lors d’activités ou de sports extra-scolaires (ou extra-maison ^^).
Bref, ce pavé pour dire que je comprends et j’adhère à 100% à ton billet.
Je suis complètement d’accord avec tout ça 🙁 trop d’enfants, et des maîtresses débordées
Je découvre ton blog par cet article qui m’a interpellé. Je rêverais de faire l’IEF pour mon fils, de me sentir capable de gérer ça, pour le moment nous ne pouvons pas mais je l’envisage… J’ai une question peut être bête: pourquoi avoir mis tes enfants à l’école si tout se passait bien quand tu faisais l’IEF?
L’école met une pression folle sur les enfants, leurs journées sont remplies de frustrations, stress, peurs et compagnies, et comme on leur demande d’obéir sans discuter, sans savoir même comment eux le vivent, et bien, la plupart du temps, ils accumulent à l’intérieur toutes ces contrariétés sans les exprimer là bas. La conséquence? ils déchargent leur trop plein quand ils se retrouvent entourés de gens de confiance: à la maison avec papa et maman, et ça épuise tout le monde!
Courage pour cette période, je te souhaite que ça s’améliore ou que vous trouviez la solution 🙂
coucou ! bébé surprise numéro 4 a tout chamboulé ( 4 enfants de moins de 5 ans) , je n’étais plus capable de mener le programme, je sors tout juste la tête de l’eau. Même les mamans ont des limites 😉 J’espère que tu pourras te jeter à l’eau !
oh ma toute belle, je ne pensais pas que ça aurait eu cet effet là pour toi, de les mettre à l’école…
perso ça m’avait donné un rythme, mais il est vrai que je n’ai pas autant d’enfant que toi…
je t’aurais bien volontiers donné un coup de main, mais je suis trop loin 🙁
par contre j’estime qu’en maternelle les maîtresses devraient être conciliantes, surtout avec les mamans de famille nombreuse…
plein de gros bisous !!!