On a tous connu un enfant victime du harcèlement scolaire. Cet enfant pris pour une bête noire par un groupe d’élève, totalement gratuitement. Il suffit qu’un élève ne rentre pas dans le moule et bim… l’acharnement est pour lui.
Les adultes de ma génération ont eu le luxe d’avoir la paix le soir, en rentrant de l’école. Le téléphone portable n’était pas encore démocratisé. L’acharnement des petits camarades ne franchissait donc pas la porte de la maison.
Une des raisons qui font que je recule le jour où mes enfants auront un téléphone c’est bien ça : le cyber-harcèlement. Cette continuité du harcèlement scolaire.
Le harcèlement scolaire non-stop
Les chiffres sont assez alarmants… un lycéen sur 4 est victime de violence sur les réseaux sociaux : vidéo humiliante, insultes, etc.
Parmi les étudiants interrogés : 32% ont été victimes de violence physique, 9% de violences sexuelles et 75% de violences psychologiques durant leurs études !!!
Le problème majeur du harcèlement scolaire, et du cyberharcèlement, c’est que les jeunes se retrouvent face à un problème de meute et qu’ils n’osent pas parler. La situation dégénère d’autant plus que derrière un écran il est bien plus facile de parler, de se lâcher, que l’effet de groupe entraine des débordements. Les réseaux sociaux favorisent une perte de conscience collective, déshumanisent la victime, la transforme en pixels, font oublier à l’harceleur que les mots ont une portée et touchent une vraie personne. On ne voit pas les conséquences, alors… peu importe !
Avec tous les écrans à disposition il n’y a plus aucun lieu de répit. Quand on rentre chez soi il y a internet sur les téléphones, sur l’ordinateur. L’enfant ne peut juste pas claquer la porte de sa chambre et se cacher. C’est sans fin.
Les signes d’un jeune harcelé
En tant qu’adulte il est important de savoir reconnaître les signes qui caractérisent un jeune harcelé. Cela peut être son ambivalence face à son téléphone : il sursaute quand il reçoit une notification, comme une agression. Son changement d’habitude, l’isolement soudain, il se met dans sa bulle comme perdu dans ses pensées, agressivité, signaux d’angoisse, troubles du sommeil, alimentation…
Parmi les cas de cyberharcèlement répertoriés se trouvent les violences filmées et diffusées sur les réseaux sociaux. Cet harcèlement est d’autant plus violent que le premier traumatisme (l’agression, le rapport, etc) est amplifié par la médiatisation de l’évènement. Dans ce cas il faut être très vigilant envers la victime, car il y a de gros risques de passage à l’acte.
L’effet de groupe complique et culpabilise la victime. Si les témoins restent muets, cela lui démontre une énième fois qu’elle mérite sûrement ce qui lui arrive. Il est donc très important de parler et de dénoncer lorsque l’on est témoin d’un bashing sur les réseaux ou à l’école. C’est le rôle de tous (enseignant, chauffeur du bus, personnel de la cantine, etc) d’être vigilants.
Le cyberharcèlement n’a pas de couleur, pas de classe sociale. Il ne faut pas se croire à l’abri.
D’où l’importance de sensibiliser les jeunes au cyberharcèlement avant de leur remettre un téléphone dans les mains. C’est un outil qui peut apporter des problèmes, il faut en connaître les risques et les solutions !
À petits privilèges : grandes responsabilités !
Aides et références pour les témoins et les victimes du cyberharcèlement :
Lorsque l’on est témoin d’une agression sur les réseaux, d’un harcèlement à l’école… il faut connaître quelques outils/numéros pour réagir au plus vite.
- 3020 : aide aux victimes gratuit et anonyme du lundi au samedi
- 08 00 20 00 00 : la plateforme Netecoute.fr qui permet également de chatter
- Pharos : plateforme du gouvernement pour dénoncer tout type de cyber-harcèlement
- France Victime : réseau associatif des professionnels formés pour apporter de l’aide aux victimes
N’hésitez pas à vous rapprocher de votre médecin de famille en cas de doute ou moyens limités. Sous les conseils de l’association La Main Tendue.
Cet article est rédigé en collaboration avec Heyme, assurance pour les étudiants, qui milite pour la sensibilisation au cyberharcelement.
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Je viens de connaitre votre blog, article tres touchant, j’ai vécu ça et tout ce que vous dites est juste, continuez votre travail extraordinaire