Voilà 7 semaines que tu combles ma vie. Tu as rejoint la joyeuse fratrie qui occupait déjà bien mes journées.
Notre vie à deux a bien mal débuté. Pendant 9 mois ma conscience et mes envies se sont battus pour savoir lequel de la vie ou de la mort j’aurais préféré. Quelle horreur. C’est atroce ce que le cerveau et la fatigue peuvent te faire penser. Jusqu’au jour J, mon tout petit, tu n’étais pas le bienvenu. Rien de prêt , aucune prise de sang effectuée, juste les échographies que mon instinct de mère me poussait à faire pour m’assurer de ta bonne évolution.
Je me rappelle encore dans la salle de travail m’imaginant accoucher sous X. J’ai fais mon devoir je t’ai mis au monde. Et comme le hasard est bien fait tu m’as offert un si bel accouchement. Tu es venu faire du peau à peau et prendre tes premières bouffées d’oxygène sur mon cœur. Le temps que je te regarde. Que j’approprie ta vie à la mienne, pour souder ce deuxième cordon qui n’avait pas vraiment été créé.
On a donc tout repensé nos façons de faire pour toi : ça sera allaitement pour ton bien psychique. Ça sera cododo pour te sentir protéger. Ça sera portage pour vivre ce que l’on a pas vécu pendant 9 mois. Tu es fragile par ma faute. Tu as peur de la solitude et le simple fait d’être dans une pièce vide te terrorise. Tu réclames la tétée toutes les deux heures, tu prends ton air tout tristounet quand tu sens que je te refuse les bras.
Je suis fatiguée. Élever 3 enfants de moins de 3 ans est un challenge. L’allaitement m’épuise et j’ai pensé à arrêter. Pendant 2 jours j’ai stoppé. Tu as arrêté de sourire. Mon cœur s’est fendu en deux quand j’ai craqué et qu’à la première déglutition tu as pouffé de rire.
Mon tout petit. Je t’ai fais tant de mal. Mais je me rattrape, j’essaie… Je t’aime et si j’arrive à faire de toi un adulte qui n’en doute plus j’aurais réussi.
14 comments
Bouh 🙁 Ça ne doit pas être facile mais ce par quoi tu es passée jusqu’à l’accouchement est sans doute normal. Tout ça t’a prise par surprise, tu es humaine et tu avais déjà deux enfants très jeune, ce qui a amplifié les doutes et les pensées négatives. Malgré tout, à chaque billet, je me dis « qu’est-ce qu’elle l’aime son petit bout ! ». Alors si moi je n’en doute pas je pense que lui, encore moins 😉 Bon courage ! Dis-toi bien que ça n’est pas facile, « 3 enfants de moins de 3 ans », comme tu dis. C’est donc normal d’être à bout !
Mais oui je LES aime mes petits bouts. C’est plus fort que tout !!
J’ai vécu une grossesse similaire à la tienne dans le sens ou je ne voulais pas de ce bébé, et il est né, a tout balayé et je m’en veux d’avoir eu ces pensées.
Tu es humaine et ta réaction est plus que normale, tu fais au mieux pour lui et il le sentira surement..
Je vous souhaite de rattraper tout ce temps et de vous câliner encore et encore <3
Merci :))
Je découvre ton blog par ces mots qui me touchent tout particulièrement… Un petit deuz pas prévu qui s’est accroché, une grossesse difficile, et ce sentiment d’avoir tout loupé… Il va avoir 1 an dans quelques jour, j’ai toujours ce sentiment de culpabilité au fond de mon cœur mais quand je le vois s’élancer dans la vie si joyeusement, si sereinement je me dis que grâce à l’allaitement, le portage et le cododo, j’ai réussit à combler ce qui devait lui manquer les premiers jours. Il était si demandeur… Tu es sur la bonne voix, j’en suis sûre. Tu es si forte, si courageuse,… Une SuperMaman ! À bientôt
Je suis bien contente de voir que je ne suis pas un monstre ( même si j’aurais préférer pour toi que tu es une meilleure grossesse que la mienne ) merci pour ton message 🙂
Quand j’ai découvert ton blog, tu étais enceinte, nous en étions au même stade, nos bébés sont nés à quelques jours d’intervalle et je ne pensais pas un seul moment que tu avais vécu tout ça… Au quotidien cela ne doit pas être simple mais tu as l’air de tellement les aimer tes bébés!!! Vraiment je t’admire, tu es une maman formidable et super jeune en plus! Tu vas y arriver ne t’en fais pas, et plus tard tes enfants seront fiers d’avoir une maman jeune, dynamique et qui les a élevée avec plein d’amour.
Courage ma belle.
Bisous!!!
Pendant la grossesse je n’arrivais pas à en parler. La honte et l’angoisse. Je luttais contre ces mauvais sentiments. J’essayais quand même de voir le positif ou de le faire ressentir 😉 et puis tellement de femmes luttent pour être mère… Elles ne comprendraient pas ma douleur. Enfin voilà. Le chapitre larmes est fini 🙂 on profite de nos loulous maintenant
Magnifique billet très touchant
C’est super émouvant!
Outch! Quelle claque! Ça raisonne en moi… 3 bébés en 18 mois (-2 jours lol)… je ris maintenant mais quand ce fameux test de grossesse fait à la va vite entre 2 biberons s’est avéré positif… j’étais effondrée… je n’en voulais pas. Tous mes espoirs de sortir de mon apnée interminable (mes jumelles avaient 10 mois) étaient anéantis… j’ai détesté ma vie, mon mari, mon corps encore tout déformé qui allait s’en prendre encore un sacré coup.Et je comptais, calculais les jours de mes cycles comme si cet exercice allait changer quelque chose. Pendant 24h j’ ai été en burn out cérébral. .. pilotage automatique… puis j’ai accepté. .. bon an mal an… et puis j’ai eu des saignements… et j’ai eu la frousse de le perdre. .. je n’imaginais plus ma vie sans ce bébé… c’est là que j’ai compris. Et j’ai pleuré mon dégoût de moi même d’avoir songé à l’avortement… je regrette seulement de ne pas avoir profité de cette grossesse comme pour la première trop accaparée par les 2 aînées. Aujourd’hui numéro 3 va avoir 18 mois et les jumelles 3 ans dans quelques jours… je suis fière de ma tribu. Je ne dis pas qu’on est pas une famille de deglingos mais ma dernière c’est la cerise sur le gâteau! C’est ma poupée, ma petite, mon bébé surprise. Oui c’est dur de tout gérer… mais on y arrive… on a de la ressource… une endurance insoupçonnée et un quota de sommeil qui s’amenuise mais on avance… et on avance bien… comme une partie de marelle… de toutes les manières on arrive à son but et c’est plus joli si on y va en sautillant… on redevient enfant souvent… Quelle cure de jouvence ?
C’est ce que j’ai ressenti quand Lucas (bb3 pas du tout prévu) a décidé de se nicher au creux de moi…
Durant plusieurs mois, j’ai eu du mal. Puis la grossesse flippante que j’ai passé (biopsie, kyste au cerveau de bébé et j’en passe) n’a pas du tout aidé.
Puis il nous a rejoint il y a 8 mois, et j’ai honte de le dire mais même l’accouchement n’était pas au top (contrairement aux 2 précédents) ce qui a ajouté une part d’amertume dans cette aventure.
Contrairement à mes deux premiers, je ne me suis pas sentie éprise de mon bébé dès sa naissance. Je n’ai même pas pui le garder avec moi la nuit (en écrivant j’ai mes larmes qui coulent car je vois que je n’ai jamais osé en parler et que je devrais finalement, mais trop honte de moi :'( ).
Puis lorsque à 7h du matin, les auxiliaires m’ont ramené mon Lucas, tout avait changé. L’Amour fou, dinguo, était arrivé comme un tsunami.
Longtemps je m’en suis voulue de tout ce mal que j’ai pu lui faire, et je m’en veux encore aujourd’hui.
Maintenant, je lui répète 1000 fois par jour que je l’aime, que je suis désolée et que lui, sno frère et sa soeur sont toute ma vie.
Je l’aime à en crever ce bout de nous.
[…] grossesse a été, psychologiquement, catastrophique et nous a laissé des séquelles à mon petit et moi. Et puis j’ai compris. J’ai compris que ce n’était pas ma faute, que […]
Coucou, je viens du Huffingpost et j’avais plutôt envie de poster ici que là-bas. Je suis infertile, j’ai mis des années a avoir un enfant après de nombreux échec et quelques sacrifices mais sache que je regrette profondément que nos situations aussi différentes que semblables aient pu ainsi te blesser. Lorsque j’entends des gens nous utiliser comme argument « soit heureuse, des tas de femmes voudraient etre a ta place » j’ai envie de les claquer. Chacune sa vie, chacune son histoire et ses aspirations. Aujourd’hui tout le monde a du bien grandir dans ta famille 🙂 alors je ne peux que te souhaiter le meilleur, peu importe comment il sera fait.