Depuis le 31 Mai, Montargis a les pieds dans l’eau suite aux inondations qui se propagent dans tout le Loiret. Stupeur, curiosité et inquiétude …
Les alarmes retentissent, les alertes pullulent sur le net, les appels résonnent dans la maison, les notifications défilent bien trop vite : Montargis est sous l’eau.
Une crue si forte qu’elle a dépassé celle de 1910 … Les canaux lâchent, les digues se fissurent, le courant prend de la vitesse, de la place. Les gens rentrent leur matériel de jardinage et finalement se retrouvent obligés de hisser les réfrigérateurs sur les tables.
On quitte les maisons inondées dans des barques, on fait demi tour pour récupérer le chien et libérer le mouton. On enfile les bottes et on s’équipe de son appareil photo. La catastrophe prend des allures de mirage surnaturel.
Cela n’arrive pas qu’aux autres.
En descendant dans la rue les gens ont le regard vide, dépité … tout perdre en quelques heures, partir au travail et ne retrouver que le toit de la voiture coulée sous les eaux. Les cours des écoles sont inondées, les sorties scolaires annulées.
Les plus téméraires prennent le parti d’en rire et sortent les bouées et les planches de surf. Après tout: ça n’arrive qu’une fois tous les 100 ans … On regarde dans tous les sens, on re-découvre une ville que l’on connaît si bien sous un autre angle.
C’est beau … c’est beau toute cette eau qui lisse le paysage. La catastrophe qu’elle laissera derrière en partant le sera beaucoup moins.
Les gens grelottent. Le réseau ne passe plus, l’électricité est coupée. Il est encore possible d’être totalement isolé et perdu en 2016. Sans recharge de téléphone possible, sans les informations qui circulent: les gens se retrouvent prisonniers des eaux sans oser s’éloigner de leur domicile noyé.
Les cellules de crises sont relayées par les personnes connectées de l’extérieur: Information stérile. Les journalistes photographient, filment, enregistrent. Les sinistrés grincent des dents … l’aide tarde à venir.
Pour le reste du monde le temps s’arrête quand on découvre ces rues transformées en rivières et les canaux qui se muent en fleuves.
L’eau tapisse les bruits de la ville. Le moment est grave, mais assez grandiose pour vouloir l’imprimer et ne jamais l’oublier.
C’est sans compter sur les artistes de la région comme Yann Pagès, qui immortalisent l’instant, tout comme nos ancêtres le faisaient il y a un siècle.
La Venise du Gâtinais portera son nom à merveille désormais.
L’angoisse et l’appréhension s’installent pour les semaines à venir, les vidéos sont un peu plus inquiétantes …
(source : Drone Vision Production )
Toutes mes pensées vont aux personnes sinistrées … Toutes les infos sont relayées au plus vite sur la page facebook « Vivre dans le Loiret« . Un appel aux dons est désormais d’actualité.
Encore une fois merci pour vos petits mots, tout va bien pour nos proches et nous mêmes.
Zozo
1 comment
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