Voilà voilà la semaine fatidique de la rentrée scolaire est passée. Une semaine épuisante, autant pour nous que pour les enfants ! Il faut dire que cette semaine a été un vrai surmenage émotionnel (et pas qu’à cause de l’école).
Bref petit récap sur notre première rentrée, notre découverte de ce nouvel univers et de de nos nouvelles habitudes.
Donc maintenant le levé est à 7h (enfin 7h40 pour moi quand papa est là hihihi), mais les enfants eux sont debout avant 7h15. Le premier jour le petit déjeuner a été pris sans trop de soucis mais depuis … c’est un peu la catastrophe… Même le chocolat ne passe pas…
C’est avec une grande motivation qu’en ce mardi de rentrée ils sont montés dans la voiture direction l’école. Il faut dire qu’ils sont de nature méfiante alors ils se demandaient comment et par qui ils allaient être dévorés !
Papa accompagne l’ainé dans sa classe (moyenne section), le mêne à une place et lui présente des jeux pour le mettre en confiance. De mon côté j’emmène le deuxième (petite section) de la même façon. Nous avons le droit de rester un peu, il ne rechigne pas, me fait un gros bisou et commence à jouer aux lego. Je sors discrètement …
Je crie victoire en rejoignant papa, bébé et numéro1 dans la moyenne section : tout se passe bien, il a même l’air de vouloir se débarrasser de nous au plus vite … Finalement c’est bébé qui pleure car il se trouvait bien avec tous ces enfants autour de lui.
J’ai décidé pour l’instant de les récupérer le midi et de ne pas faire faire les après-midi à mon numéro2 qui fatigue encore très vite. C’est en le récupérant à midi que je comprends qu’il a pleuré, mais une fois que je suis partie… Et vu la tête de la maîtresse … ça n’a pas dû être une partie de rigolade …
Le lendemain je lui donne sa peluche (si tu nous suis sur Instagram tu sais qu’elle est aussi grande que lui ^^) le au revoir est par contre baigné de larmes, dur dur pour moi je sors en pleurant de la cour de l’école (j’ai réussi à ne pas craquer devant lui). Numéro1 lui est rentré sans soucis.
A partir de là pour numéro2 tout se déroule normalement, des larmes jusqu’au lundi suivant mais de plus en plus court. Le déroulement « normal » pour un petit garçon qui a vécu trois ans avec sa maman.
Par contre pour numéro1 … les choses se gâtent : en l’emmenant dans la cour le troisième jour il se met à trembler, terrifié. Il rejette la maîtresse en la vouvoyant (chose qu’il n’a JAMAIS faite). Et là elle m’explique qu’il passe ses journées en boule dans un coin de la classe et que la récréation est terrible pour lui. Je me doutais que ça se passerai comme ça (plus ou moins) je connais mon fils et ses troubles, mais en ne voyant rien de suspect les premiers jours j’ai espéré qu’il se « moule » à ses camarades.
Le soir petite discussion qui me révèle toute la terreur que l’école lui provoque… Mon cauchemar de maman commence. Je compte les heures en espérant que le temps de la récré ne soit pas trop difficile … Il faut trouver une solution pour mon « bébé ». Ça fait deux ans que je tais sa différence, pour ne pas subir le jugement, pour ne pas le mettre dans une case, pour voir si la rentrée lui ferai un électrochoc naturel. Ça n’est pas le cas, cela fait même ressortir tout son côté « bizarre ».
Le rendez-vous est pris avec la maîtresse, je passe voir le directeur qui me reçoit de suite. A la fin de la conversation nous sommes engagés à rencontrer le psy et le médecin scolaire, il finalise sa prise de note par « urgent »…
J’ai passé un appel à l’aide sur facebook, vous avez été tellement nombreuses à me répondre par des mails (je suis presque sûre d’en avoir loupé: pardon) sur le sujet de l’enfant autiste et hypersensible. Vous m’avez rassuré en me montrant que les démarches sont réalisables, qu’il existe des solutions. Vous m’avez aussi (sans le savoir) permis de valider dans mon esprit que ce que je ressens depuis tant d’années est bien réel et à prendre au sérieux maintenant. Je n’en ai pas parlé, j’évitais le sujet quand quelqu’un soupçonnait quelque chose chez mon fils … Pas par honte, parce que je savais que les personnes non concernées ne peuvent pas comprendre, que je n’ai pas besoin de faux « conseils ». C’est assez lourd de se demander chaque jour s’il est épanoui malgré sa différence. Bref vous m’avez tellement aidé, merci milles fois…
Le rendez-vous est donc passé, mais le matin même j’avais tilté que la maîtresse et numéro1 avaient déjà … changés ?!
Notre rendez-vous a été tellement réconfortant pour moi, elle est complètement ouverte sur le sujet, comprend les limites et s’intéressent même aux capacités (différentes ?) de mon fils. Elle avait cerné dès le premier jour certains troubles (qui sautent aux yeux) sans savoir de quoi il s’agissait. Elle a déjà commencé à rectifier le tir. Numéro1 la tutoie et l’appelle par son prénom. Il a mis sur elle un repère. Il arrive à aller dans la cour sans se retourner.
La partie n’est pas finie, il va devoir vivre avec, mais je suis tellement soulagée de voir qu’on pourra peut-être alléger toutes ces démarches grâce à une équipe éducative « humaine ». Le directeur en avait parlé de suite. Tout a été fait pour soulager numéro1 le plus rapidement possible.
Aujourd’hui mon numéro1 rentre en classe avec confiance et mon numéro2 ne pleure plus et s’associe aux autres. On avance !!! Je crois qu’on peut dire que cette rentrée est finalement réussie.
Je profite de cet article (que j’ai failli ne pas publier) pour signaler que je suis tellement déçue qu’en 2014 on pense encore qu’une maman qui s’inquiète pour son enfant est forcément folle-parano. Je crois au contraire qu’une maman est là pour aider et se mettre à la place de ses enfants. Je n’aurais pas la conscience propre de les laisser à l’école sans me demander si tout va bien. C’est mon rôle.
Je suis déçue qu’on ait encore des préjugés sur l’école à la maison, synonyme pour certains de désocialisation. Quelle ignorance … Surtout après un an d’IEF … (ridicule …), et je suis encore plus déçue de voir qu’on ne peut pas aborder des sujets tel que l’autisme, ou autres troubles du comportement sans devoir se justifier et prouver à des gens qui n’ont jamais rencontré ce genre de choses ce qu’on vit H24 … C’est rajouter de l’épuisement et de la culpabilité sur la fatigue morale de celles qui se battent tous les jours ( et j’ai découvert cette semaine que même dans mon entourage ce cas est vécu plus souvent que je ne le pensais, et en silence pour éviter les reproches incessants).
Je pense donc éviter ce sujet sur mon blog, j’ai eu ma dose de venin et de maladresses, d’autres mamans beaucoup plus compétentes en parlent mieux que moi sur leur blog. Je pense aussi que mon fils aura toute l’attention dont il a besoin, donc le problème ne devrait plus être aussi lourd à porter car maintenant nous le portons avec d’autres. Mais j’espère dans les années à venir voir plus de compassion et d’ouverture d’esprit … Je suis comme toujours ouverte au dialogue sur le sujet par mail !!
♥ Et votre rentrée ? Plus calme que la mienne j’espère ! ♥
13 comments
Alors je ne sais pas absolument pas ce qui t’a été dit, ou polémiqué mais laisse tomber! ce sont des femmes qui se croient surement supérieurs aux autres mais j’aimerai beaucoup voir leurs enfants. Peut etre très bien sur eux mais non moins narcissique??
je sais pas, on ne peut pas juger. On est toutes des bonnes mamans parce qu’on pense faire ce qui est le meilleurs pour nos enfants!
Si en plus, tu réagis, que tu sais et que tu essayes de faire de ton mieux, ne t’en veux pas!
Pas facile je sais, je suis confrontée en ce moment à un changement d’école pour les enfants, CE1 et moyenne section maternelle. Autant dire qu’ils avaient leurs copains à ne pas quitter. le déchirement le matin quand le petit pleurs et que je vois le grand un peu isolé dans la cours. Je me dis que j’aurais pas du les changer comme ca..
Bref, ne t’en veut pas vous etes les parents que vous etes et je pense au contraire que tu es tellement là pour eux que tu es une des meilleures femmes qui soient!
Bisous
Aurélie
Je pense que mon fils est ravi que je me sois bougée les fesses pour lui, pour le reste, je leur souhaite de ne jamais avoir de reproches de la part de leurs enfants !!!!!
Merciiii <3
pleins de bisous ma belle
<3
j’espère ne pas être maladroite dans ce que je vais dire. Le choix de l’école à la maison est un choix personnel et je trouve ça courageux de pouvoir le faire. Je pense que c’est une chose très bien pour faire avancer les enfants à leur rythme. Concernant ton « grand » j’espère que tu vas trouver les bonnes personnes pour vous aider et l’aider lui et que tout cela va s’arranger pour qu’il se sente bien. Bon courage
Oh non rien de maladroit 🙂 merci beaucoup
Si ça peut te rassurer j’ai un ami (qui a aujourd’hui 32 ans…) qui n’est pas du tout autiste et qui avait la hantise de l’école. Sa mère a passé plusieurs mois assise sur le perron de l’école (visible depuis la salle de classe de son fils) par tous les temps et tous les jours, jusqu’à ce qu’il s’habitue….
L’amour d’une mère pour ses enfants ne devrait pas être remis en cause…
Hé bé!! Quelle rentrée!! Pleins de bonnes ondes pour la suite!
<3
Je suis ravie de voir que tout s’arrange assez vite et surtout que l’équipe éducative qui entoure vos enfants soit aussi à l’écoute et soucieuse de faire au mieux pour vos enfants, c’est une chance, vous n’êtes pas seule et ça c’est génial!
Je suis de votre avis, nul ne peut comprendre ce que l’on vit sans le vivre, et je suis toujours choquée de voir certains parents se permettre de juger d’autres parents dans leur façon de gérer le handicap de leur enfant.
Je fais partie des nombreux mails envoyés, n’hésitez pas en cas de doute, de coup de mou, d’envie de parler à quelqu’un qui partage un peu de votre quotidien à utiliser mon mail, que cela soit maintenant ou dans quelques années, ma boîte mail vous sera toujours ouverte.
Je suis super contente pour numéro 1, c’est génial d’avoir une maîtresse à l’écoute, j’espère que ça l’aidera. Bises à toi.
Je suis tellement contente pour toi de voir que ça va mieux. Tu as réagis, tu as fait ce qu’il y avait de mieux à faire et tu le referas si besoin.
Merci d’avoir publié parce que oui il faut pouvoir parler des différences de ses enfants sans être jugés ! Parfois, les gens sont maladroits et se veulent rassurant mais ils ne font que nier ce que l’on ressent au fond de nous et paraissent très « jugeant ». Je pense que quelque part c’est pour se rassurer eux-mêmes : mais non ces problèmes là n’existent pas, ils n’arrivent qu’aux autres très loin.
Heureusement que l’instit de ton fils n’est pas comme ça (parce que malheureusement il y en a).
En tout cas, tu as l’air rassurée et c’est ce qui compte. Pour le reste, n’écoute pas…
[…] Il y a tout juste un an la rentrée rimait avec terreur. […]