Hier matin , jour de la photo de classe, les garçons ont eu du mal à se réveiller. Mais pas de question de louper la photo: ils ont mis de jolis pulls et en avant Guingamps.
Sur la place devant l’école j’entendais des hurlements. Une maman entre les larmes et la colère. Elle collait son fils contre elle, et criait son désarroi. J’ai compris quelques bribes de phrases « il va encore faire des conneries, elle va s’acharner contre lui », « il sera mieux avec moi » … Je n’ai pas tout compris, j’ai vu la bouille de ce petit garçon de 4 ans complètement stoïque. Nos regards se sont croisés, j’ai eu envie de le prendre dans mes bras. Nous étions en retard et j’avais déjà mes 4 poussins avec moi, j’ai donc tracé.
En déposant Noam dans sa classe j’ai retrouvé cette maman parlant avec son fils dans le vestiaire. Ce petit était visiblement dans la classe du mien. Tout le monde ignorait la scène, mais la maman était complètement perdue. Le petit garçon ne disait toujours rien. « Promet moi que ça va aller, je compte sur toi ».
Je suis ressortie, et de nouveau sur la place il y avait des cris. Cette fois le père du petit s’expliquait avec une maman qui hurlait. Celle ci se plaignait du comportement du garçon, qui rendait sa propre fille angoissée. L’élève a peur de venir à l’école, le garçon est violent. Le père tentait de parler calmement, son fils n’est pas comme ça à la maison, il ne peut pas gérer ce qui se passe en classe …
Je les ai coupé pour connaître le prénom du petit garçon, j’ai dû paraitre impolie mais je devais vérifier si mon fils m’en parlait. Finalement non.
Mes garçons me rapporte souvent qu’ils se sont disputés avec leurs copains, qu’il y a eu une claque… Je ne m’affole pas, il n’y a jamais eu de bleus, les enfants testent leurs limites, moi même petite je tapais les garçons pour m’imposer. Mais jamais par méchanceté, les enfants sont ainsi. Et jusqu’ici les maitresses ne m’ont jamais rien rapporté qui mérite de s’inquiéter.
Mais là il semblerait que ce soit plus violent, hier d’autres parents se plaignaient dans les couloirs.
Je ne sais pas comment j’aurais réagi en tant que parent victime, mon premier réflexe a d’ailleurs été de vérifier si mon fils était touché par cette violence. Pas par cet ENFANT, par cette VIOLENCE.
J’aurais surement crié moi aussi, à la maison, avec mon mari. Ou j’aurais peut être pleuré. J’aurais surement été dans le bureau du directeur tout affolée. Ce qui est sûre c’est que j’aurais déscolarisé mon fils une petite semaine, le temps qu’il oublie et que l’histoire se tasse à l’école. Pour les enfants c’est perturbant de voir des adultes crier si violemment.
Et puis je me suis imaginée être la maman du petit garçon violent, si mes enfants étaient à sa place, je ne saurais pas comment réagir. Si son comportement est totalement normal avec sa petite soeur, qu’il a des parents équilibrés … Que faire? Le priver d’école? Le punir? Parler avec lui, mais avec la crainte que le lendemain tout recommence et qu’une horde de parents leur sautent dessus en hurlant et en les menaçant.
Si ce n’est pas de la violence ça …
Il y a un facteur qui joue contre cet enfant, mais lequel? Faut il encore laissé le temps aux parents de trouver la solution. Inviter les enfants pour un gouter et les aider à se réconcilier serait peut être une piste.
Il n’y a ni infirmière dans l’école, ni pedo-psy en ville pour les aider. Je n’aimerais clairement pas être à leur place.
Je pense prendre des nouvelles de cette maman. Lui proposer de passer boire un café avec son fils. J’ai les larmes aux yeux en m’imaginant son angoisse de laisser son fils à l’école aujourd’hui, seul contre tous. J’imagine aussi la frayeur des parents victimes, mais ils ont l’air d’avoir du soutien, et l’équipe pédagogique est alertée et va veiller sur les petits.
J’aimerais bien avoir vos témoignages si vous en avez, car finalement je me rends compte que je ne suis pas du tout préparée si cela nous tombe dessus un jour.
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Quand Hugo était petit, il avait facilement tendance à frapper les autres enfants, avec parfois aucune raison, ou parfois parce qu’il était trop pris dans son monde de ‘jeux’, il ne savait pas faire semblant quand il jouait au Ninja par exemple…. Cela m’a valu de nombreuse remontrance par la maîtresse de Petite Section, mais des remarques aussi de ma belle famille qui me disait, qu’il fallait que je le frappe en retour pour qu’il comprenne ce que cela fait. Mais pour moi, hors de question de lui mettre une claque, ce n’est pas en le frappant qu’on lui apprendras a ne pas frapper ! Le soucis, est qu’Hugo as aussi un retard du langage, il avait beaucoup de mal à s’exprimer, faire des phrases, on comprenait mal ce qu’il disait…. Chaque jour quand je l’emmenais à l’école, ou a une fête entre copain, voir de la famille/amis avec enfant, je lui expliquais sans cesse qu’il ne devait pas frapper, que si quelque chose ne lui plaît pas, il devait simplement dire ‘Je ne suis pas content’ au lieu de pousser ou autre….J’avais la boule au ventre quand j’allais le rechercher de peur d’avoir de nouveau des réflexions. Même s’il n’était pas forcément un tout gentil tout doux, c’est mon fils et je l’aime, j’avais peur qu’il se retrouve isolé et sans amis, rejeté.
Maintenant, cela va beaucoup mieux, il a encore tendance à se laisser emporter quand il joue, mais rien de grave, mais il faut savoir qu’Hugo a aussi faire de trés gros progrés en langage. Ce n’est pas parfait c’est sûr, mais on peut tenir une conversation avec lui, il s’exprime beaucoup plus et a 2 meilleurs copains. Même si nous sommes en début d’année, sa nouvelle maîtresse ne me fait pas de remarque, et je lui ai d’ailleurs demandé en début de semaine comment cela se passé pour Hugo, et elle m’a dit, qu’il a tendance à jouer à la bagarre comme beaucoup de garçon, qu’elle a déjà du le reprendre mais rien de méchant. Je suis rassurée pour lui, et pour moi aussi. Parce que je me demandais ce que j’avais loupé dans son éducation pour qu’il soit comme cela.